Je m’appelle Arnaud, j’ai 36 ans et je suis l’heureux directeur d’une agence de communication lyonnaise, qui malgré l’actuel contexte de récession, affiche chaque année une insolente croissance à deux chiffres.

L’été dernier à la fin du mois de juillet, Guillaume, un ami de longue date, était venu rebondir professionnellement dans la région. Afin de lui offrir, le second souffle existentiel dont j’avais moi-même bénéficié, il y a quelques années, (une démarche qui vise à rendre à la vie ce qu’elle m’a si généreusement offert), j’avais décidé de le recruter et de créer pour lui dans l’entreprise un poste de superviseur adjoint.

Désormais, il se chargerait de faire le tampon entre les salariés et la direction.

J’allais enfin pouvoir souffler un peu, prendre du temps pour réfléchir, travailler davantage sur le fond et ainsi, développer encore un peu plus la conquête commerciale de l’enseigne.

Guillaume, jeune trentenaire célibataire, me ressemblait assez. C’était un garçon sensible, créatif, percutant, audacieux. Son insolence dérangeait, ce qui pour moi, était une qualité indispensable à l’image et l’identité commerciale de la marque.

Le profil type de ce que je recherchais, car comme le veut l’adage encore aujourd’hui dispensé dans les différentes écoles de management commercial, on recrute toujours (plus ou moins consciemment) à son image.

Le temps qu’il finalise l’entrée dans son nouveau logement, nous l’hébergions quelques jours, avec ma compagne Nadège dans notre belle villa avec piscine. Une habitation moderne, implantée dans un village rural et isolé en périphérie de Saint-Jean de Losne, à quelques kilomètres du Jura.

Les enfants étaient partis en vacances avec leurs grand-parents sur le littoral vendéen et à quinze jours de la fermeture annuelle de la société, cette situation nous donnait un petit goût de vacances avant l’heure. Piscine, barbecue, saines odeurs estivales de nature…

Dès le premier repas du soir, aidé par quelques verres d’un Pommard, hélas à peine tiède, je remarquais que Guillaume glissait parfois furtivement son regard dans le décolleté de Nadège.

Poli, je ne disais rien. Pour tout dire, je me surprenais même à ressentir soudain un étrange intérêt, source de questionnements, à observer ainsi mon voisin de table se délecter, silencieusement et discrètement, des attirantes courbes de ma bien aimée que sa robe, assez courte, laissait partiellement deviner.

Nadège tentait de masquer tant bien que mal un petit sourire nerveux. Je la sentais irrésistiblement séduite par notre hôte. Il faut dire que Guillaume était un bel homme qui possédait beaucoup de charme et que sexuellement, je délaissais Nadège (volontairement ?) depuis un certain temps…

Aussi, ma chère et tendre était particulièrement sensible à l’image qu’elle renvoyait aux hommes, victime qu’elle était d’un cruel manque de confiance en elle. Un handicap psychologique trouvant son origine dans une enfance ternie par un père aussi obtus que tyrannique et une éducation pour le moins contestable.

La réponse à cet état de fait consistait alors pour Nadège de tâcher de gommer cette attitude effacée, en se révélant quotidiennement, toujours du mieux possible, agréable au regard des autres.

En effet, malgré la quarantaine qui approchait, Nadège savait parfaitement composer avec ses mensurations avantageuses. Subtile, délicate, elle maîtrisait à merveille le port du décolleté, de la mini jupe ou de la lingerie sexy. Ni trop, ni trop peu. Juste ce qu’il fallait pour mettre en valeur son anatomie, au demeurant encore fort esthétique, malgré ses deux maternités successives.

Une fois le repas terminé, Nadège fuma une cigarette, assise lascivement sur une chaise de la terrasse. Je la regardais, amusé de la voir endosser à merveille le rôle de la femme du patron humaniste. Guillaume évoquait quant à lui son parcours de vie et ses turpitudes liées à sa jeunesse d’aventurier créatif et passionné. Sourires entendus et regards complices devenaient plus réguliers. Cette situation me faisait tourner la tête.

Quelques minutes après minuit, avalant un dernier verre de vin, je décidai alors d’aller me coucher. Comme à mon habitude, arrivé dans mon lit, je saisis mon livre de chevet afin d’en parcourir quelques pages. Puis, sentant le sommeil me gagner, j’éteins la lumière et m’endormis insouciant, laissant les volets entrouverts, de manière à respirer sereinement l’air de la nuit.

Combien de temps se passa-t-il exactement ? Je ne sais pas vraiment. Toujours est-il que je fus en pleine nuit, subitement tiré des bras de Morphée par d’inexplicables bruits provenant de l’extérieur.

On aurait dit des coups de marteaux réguliers, donnés contre le mur de la terrasse.

Intrigué, je me levai cherchant dans le noir, seulement guidé par le son, d’où émanaient ces étranges cliquetis.

Arrivé dans le couloir, je perçus aussitôt quelques expirations fortes. Une mystérieuse succession de halètements qui semblaient s’intensifier tout aussi progressivement.

Je débouchai alors dans la salle à manger, où seule la flamme d’une petite bougie anti-moustique oscillait sur la table de la terrasse. Je m’en approchai.

Tandis que je progressais pas à pas, à tâtons dans la quasi obscurité, les expirations laissaient brusquement place à quelques soupirs plus appuyés.

M’apprêtant à enjamber la porte fenêtre, pour accéder à la terrasse, mon pied droit fut subitement retenu par un tissu laissé au sol.

A la lueur de la bougie, je distinguais qu’il s’agissait de la robe de ma compagne. Son soutien gorge était posé quelques centimètres plus loin.

Cette fois-ci le doute n’était plus permis…

Dans mon crâne encore embrumé par un sommeil subitement interrompu, le puzzle de l’impossible prenait racine. Cet inattendu réel me dépassait, tout autant que la fiction.

Je restais alors stoïque, poussé par une inexplicable curiosité, à examiner peu à peu évoluer la cadence des gémissements qui se révélaient au fil des minutes, de moins en moins retenus.

Pour en avoir le cœur net, sans faire de bruit, je risquai de passer la tête à travers l’embrasure de la baie vitrée. Et ce que je vis me glaça le sang.

Nadège était entièrement nue, assise sur la table de la terrasse. Ses jambes enlaçaient Guillaume qui se tenait debout face à elle, et qui, en la tenant par les hanches, la besognait vigoureusement.

A chaque coup de rein, il lui arrachait un long soupir de jouissance, faisant du même coup, ballotter son 90 b et heurter la table contre le mur de la terrasse (d’où les bruits que j’entendais). Les premières plaintes se firent entendre lorsque le rythme s’appuya encore.

« Oh oui, encore… » soupirait-elle.

Nadège s’abandonnait totalement, enfin prise comme secrètement elle le désirait tant, furtivement et brusquement.

Ensuite, en lui murmurant quelques mots que je ne parvins pas à distinguer, elle descendit de la table puis se retourna pour y poser son ventre. Elle brûlait d’envie de se sentir littéralement offerte à son amant.

Exalté par cette (pro)position indécente, Guillaume ne se fit pas priver puis commença à la pénétrer délicatement en levrette. Rapidement, il devint plus bestial.

Instantanément, Nadège se mit à jouir.

De longues plaintes s’échappaient de sa bouche dans laquelle Guillaume avait eu l’impertinence d’introduire son index. Il l’affublait de petites phrases aussi coquines qu’incorrectes, ce qui l’excitait au plus haut point.

Quand l’orgasme fut atteint, il eut tout juste le temps de lui susurrer « je viens », avant de se déverser sur ses fesses et son dos dans de multiples spasmes qui les secouèrent mutuellement.

Puis, heureux, soulagé et souriant, il alluma une cigarette en remontant son short.

Troublé par ce que je n’aurais jamais dû voir, je décidai alors de rejoindre ma chambre, comme si de rien n’était.

Quelques minutes après, j’entendis Nadège traverser le couloir pour se rendre à la salle de bain.

Un quart d’heure plus tard, elle vint se coucher à mes côtés sans dire un mot et s’endormit.

Mon érection m’empêcha longtemps de trouver le sommeil mais finalement, je parvins moi aussi, malgré les première lueurs de l’aube à me relâcher puis m’assoupir.

La première étape venait d’être franchie.

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